L’Afrique est aussi ouverte aux personnes LGBT+
L’ Afrique est homophobe, certes c’est pas fausse mais ce n’est pas que ça. Il faut arrêter avec cette image archaïque qu’on veut véhiculer de ce continent, les réalités sont différentes selon les pays mais surtout plus complexes qu’une simple image d’un continent homophobe qui met au bûcher les LGBT+”dit Tresor Ntore
“Durant la période de tournage de la série sur le coming out en France et en Afrique sur laquelle j’ai travaillée avec les Hauts Parleurs, TV5Monde et France Télé, j ‘ai découvert quelque chose qui m’a donné un baume sur le coeur! Le côté positif sur l’homosexualité dont personne ne parle dans les communautés africaines, savoir qu’au Burkina Faso il y a une association des personnes transgenres m’a donné une grande joie. Cela représente une communauté qui commence à s’éveiller, à se réunir et qui se soutient pour faire face à la réalité qui parfois peut être très dure.”, ajoute Trésor, un jeune Burundais de 21 ans et acteur dans le film Je suis désiré , un film qui est arrivé en final au Festival du Film de Nikon en France. Dans ce court-métrage on découvre un couple d’hommes qui essaie d’embellir leur histoire d’amour devant une assistante sociale afin de pouvoir adopter un enfant. Un film qui porte un regard positif pour et sur une nouvelle génération.
Trésor ne doute pas que ce qui manque en Afrique pour faire un pas en avant pour une société plus tolérante est la visibilité des personnes LGBT+ tout en reconnaissant les difficultés qu’il peut y avoir: malentente, incomprehension,rejet et dans le pire des cas des attaques physiques. Néanmoins même si cette réalité peut être très dure à assumer et à vivre au quotidien, il y voit un espoir donnée aux générations à venir à qui on montre qu’il est tout à fait possible de vivre en étant gay ou lesbienne ou transgenre ,bisexuel(le) etc. En Afrique, il invite les jeunes de profiter de l’internet pour s’équiper du positivisme.”Il y a des films, documentaires et autres sur internet qui te montrent ce que c’est être LGBT+, mais surtout qui te montre que tu n’es pas seul. Et en fait, on a besoin de se sentir moins seul dans un premier temps, ensuite le chemin se fait tout seul et les portes se débloquent toutes seules. Le combat devient très difficile quand on se sent seul. Je le sais car quand il était question pour moi de construire et d’affirmer mon identité et ma personnalité, c’est un processus que j’ai du faire tout seul et j’étais très jeune à l’époque; je ne sais même pas comment j’y suis arrivé”, dit-il.
Concernant son coming out reussi, Trésor se considère chanceux d’avoir eu une famille religieuse (catholique) et ouverte. “Quand j’ai fait mon coming out à ma famille ils m’ont dit qu’ils m’aimaient et c’était tout ce qui comptait à leurs yeux. C’est normal et très évident qu’ils m’aiment tel que je suis, on n’ évoque même plus le sujet à la maison. Auparavant je pensais que leur réaction était une chose normale mais aujourd’hui après avoir entendu d’autres histoires de personnes ayant grandi dans mon entourage je reconnais que je suis chanceux car ça pouvait se passer autrement”.D’origine Burundaise ,Trésor est citoyen du monde. À 21ans, il a vécu dans 4 pays différents dont 3 sont en Afrique. Au Burundi jusqu’à l’âge de 13ans ,ensuite au Congo jusqu’à ses 17ans et au Burkina Faso pour une année. Aujourd’hui, il vit en France à Rennes où il fait sa maitrise en Management. Dans son impression, il nomme le Congo comme un pays extraordinairement ouvert d’une façon très impressionante car il n’a jamais eu de problème avec qui que ce soit à cause de l’homosexualité et il décrit l’homophobie au Burundi comme une excuse pour se faire socialement accepter ” J’ai l’impression qu’au Burundi les personnes ne sont pas homophobes fondamentalement mais vont plutôt se servir de ça pour se sauver la face devant leurs camarades. Mais la plupart du temps il ne va pas y avoir une véritable haine contre les LGBT+”
Il ne laisse pas croire que tout est paradis car il n’oublie pas aussi de preciser que c’est dans les grandes villes qu’on rencontre une réalité pareille et que dans les petits villages comme un peu partout dans le monde, ça devient plus compliqué.